La sophrologie et l'échec
- Sandrine Piazza
- 13 avr. 2023
- 3 min de lecture
"Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends". Nelson Mandela
Le regard que nous portons sur nos échecs entraîne des conséquences qui peuvent être positives pour certains ou négatives pour d'autres. Pourquoi cette différence ?

L'interprétation de l'échec dans notre construction mentale remonte sans aucun doute à nos expériences scolaires mais aussi aux injonctions qui ont jalonnées notre éducation.
Ces deux causes sont à l'origine d'une perception erronée de nos expériences non abouties.
Alors même que l'apprentissage est l'aboutissement de nombreuses tentatives infructueuses et réitérées, le regard que nous portons parfois sur ces tentatives, est bien moins tolérant.
Tel un conditionnement bien ancré dans notre état mental et émotionnel, l'échec relève trop souvent d'un sentiment de médiocrité.
Ne pas se sentir à la hauteur de la tâche à accomplir est un sentiment mainte fois répété durant notre enfance et notre adolescence.
Alors que nous nous construisons sur cet état de fait, chaque nouvelle expérience considérée comme "ratée" vient renforcer notre peur de l'échec.
Souvent notre entourage accompagne cette peur en la stimulant avec un système de récompense ou de punition.
Là où, pour le jeune enfant, la non-réussite est un encouragement à progresser, pour l'enfant et l'adolescent, elle devient une expérience honteuse et douloureuse.
Le terme même "échoué" n'offre aucune possibilité de recommencer.
Échouer, c'est limité le résultat attendu à une seule tentative, comme si la réussite ne pouvait exister que dans la perfection et l'exactitude d'une performance unique. Ce mot ne laisse aucune place pour réévaluer, pour réajuster, pour recommencer, se repositionner, s'entraîner…
Comment alors changer de regard sur l'expérience vécue ? Comment penser que notre légitimité à récidiver est de l'ordre de la normalité et non plus de notre incapacité et de notre incompétence à réussir ?
Le regard des autres, impact aussi fortement nos expériences, conduisant à un sentiment de nullité face à nos constats d'échec.
Pourtant, comme Nelson Mandela, certaines personnes ont fait de leurs expériences inabouties des forces, des tremplins pour rebondir et se donner les moyens de réussir.
De leur point de vue, la réussite n'est pas suspendue dans le temps à une action malheureuse.
La réussite s'acquière avec conviction et patience. La croyance en leurs capacités couplé à une motivation à persévérer, les amène à percevoir la réalité de leurs expériences comme un potentiel à exploiter et non comme une tâche d'encre à camoufler.
Pour ces personnes, le mot "échec" n'existe pas. Il est absent de leur vocabulaire. Il n'y a qu'apprentissage et formation entraînant une stimulation à entreprendre quelques soient les difficultés.
Cet apprentissage les amène parfois sur des chemins inconnus. Leurs objectifs de départ évolues alors au grès du temps et des situations rencontrées. Leur vision de l'avenir se réinvente et s'adapte aux circonstances et aux rencontres. Ainsi, ils s'enrichissent sans cesse suscitant une transformation de leur environnement et de leur état d'esprit par la même occasion.
Ceux qui perçoivent les expériences comme une opportunité d'amélioration conservent l'espoir de réussir. Cette espoir devient un formidable moteur pour poursuivre l'aventure.
Mais alors, comment changer sa vision de l'échec ?
Plusieurs pistes peuvent être explorées. Tout d'abord en comprenant comment et pourquoi nous avons conscientisé cette représentation de l'échec au cours de notre existence,
En modifiant la compréhension que nous avons de l'échec pour percevoir son potentiel dans notre apprentissage de la vie et les opportunités que les nouvelles expériences peuvent nous offrir,
En changeant notre regard sur nous-même tout en considérant davantage nos ressources et nos capacités à nous adapter,
En prenant confiance en nous, en l'avenir et en notre capacité à réussir,
En mobilisant toutes les belles expériences que la vie nous a apporté, alors même que nous pensions avoir échoué,
En apaisant les symptômes du stress qui peuvent se manifester lors de nouvelles entreprises,
Mais aussi, en améliorant l'estime de nous-même pour se défaire du regard des autres et accepter pleinement nos choix et nos actes.
Voilà quelques éléments à explorer pour améliorer notre relation à l'échec. Mais comme chaque individu est unique, il reviendra au sophrologue d'ajuster son accompagnement au plus près des besoins de la personne.
Se donner les moyens d'agir différemment c'est possible, tout comme changer de regard sur les situations vécues. Pour passer à l'action, il suffit d'un clic…
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