top of page
Sandrine Piazza

La sophrologie et le silence

Dans un monde où tout se bouscule, le silence semble un intrus dans ce vacarme incessant.

Notre cerveau croule sous les pensées envahissantes, entre la nostalgie et les douleurs du passé, et l'avenir incertain source d'inquiétude et d'angoisse.




Comment sortir de ce cadre et mettre notre tête et notre confusion au repos ?


Le silence, une porte vers soi


En sophrologie nous apportons cette expérience de retour à soi qui a pour intérêt une meilleure qualité de présence.


Mais en quoi consiste cette qualité de présence ?


Dans mon propre parcours, j'ai eu le plaisir d'entendre cette phrase qui m'a fortement interpellée :


«La sophrologie n'est pas un moyen de se détendre, mais un moyen pour ne plus avoir besoin de se détendre» Norbert Cassini.


J'aime cette nuance, qui nous ramène à cette attention juste que nous portons sur nous- même afin de conserver un état physique, psychologique et émotionnel en adéquation avec nos besoins.


Je me pose toutefois une question : est-ce qu'une meilleure qualité de présence consiste à devenir présent à nos sensations, à nos ressentis à chaque instant, comme une partie intégrante de notre relation à nous même ?


Cela me donne le sentiment d'un brouhaha de perceptions qui viendrait s'ajouter à la confusion de notre mental, et de nos plannings surchargés.


La présence à soi semble plus subtile.


En analysant l'expérience vécue de plusieurs pratiques sophrologiques, ce qui me marque c'est cette capacité à laisser-aller ou à lâcher-prise. Dans un cas comme dans l'autre, nous nous autorisons à ne plus nous accrocher à nos préoccupations et autres objets de notre attention, pour simplement accueillir notre présence.

Mais cet accueil devient possible seulement si nous embrassons la magie du silence.

Silence que nous pouvons commencer à percevoir au moment où l'écho de nos tracas s'en est allé.


Le silence se révèle peu à peu et notre regard et notre attention peuvent alors se porter sur notre présence. Présence de notre Être.


Tout un monde se dévoile alors à nous, créant un champ des possibles.


Par sa présence le silence ouvre les portes vers une plus grande conscience de nous-même. Et par là-même, vers une vocalise de notre corps qui s'exprime. Les sensations sont perceptibles et si l'envie nous prend, nous pouvons entendre dans le silence, le murmure de nos émotions à qui nous demandons trop souvent de se taire.


Cette plus grande présence à nous-même est selon moi, intrinsèquement liée au silence. Accueillir le silence, c'est accueillir notre présence. Accueillir notre présence dans le silence, c'est nous permettre d'Être et de laisser notre Être se révéler.


Au-delà des chuchotements exprimés par notre corps, audibles par une écoute bienveillante, nous découvrons un espace à l'intérieur de nous, fait de silence. Et c'est dans ce silence intérieur que nous parvenons à laisser les choses s'exprimer. Comme un cahier aux feuilles vierges où tout peut s'écrire.


Le silence pour laisser dire, pour laisser être...


Dans ce monde où nous vivons parfois à la périphérie de nous-même, se recentrer sur soi et sur notre silence intérieur n'est pas toujours aisé.


C'est dans la voix du sophrologue mais surtout dans ses silences que peuvent surgir de manière inattendue ce repos et cette paix si peut coutumière.


Dans le silence de la voix, c'est un chemin vers soi qui s'ouvre. Le silence extérieur amène le silence intérieur à se dévoiler. Quand le calme de l'esprit advient, c'est le chant du corps qui se fait entendre. En l'espace d'un instant, la mélodie des ressentis émerge à la surface, pour se poser au centre de notre conscience. Bien visible, elle se laisse apprivoiser.


Donner de l'espace et du temps à l'autre dans un silence bienveillant, c'est l'autoriser à se lover au creux de lui-même. Le silence se remplit de la présence à soi et dans un temps suspendu nous découvrons une autre dimension de nous-même. Cependant, cela demande de pouvoir accueillir et observer ce qui survient sans s'y attacher, sans rien analyser, ni juger.


Quand cela advient, aussi bref que soit cet instant, il laisse un souvenir indélébile au corps et à l'esprit. Car l'expérience de la présence à soi induit une détente psychique et physique bénéfique pour notre organisme et aux effets immédiats.


Ainsi vivre la paix dans le silence permet la libération de notre existence profonde, d'un moment de conscience unique et d'un retour à nous salvateur.


Cela explique probablement la difficulté que avons, parfois, à sortir de certaines pratiques sophrologiques quand nous avons réussi cette reconnexion.





Vous souhaitez vivre l'expérience d'une reconnexion à vous-même ?











Si vous avez aimé cet article, vous aimerez aussi : La sophrologie et la respiration







Comments


bottom of page